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entre Nation et nationalités C’est toute l’histoire contemporaine de la Révolution aux deux guerres mondiales que nous allons ainsi survoler. Et dans cette partie voici la Grande Guerre de 14-18.


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SPECIAL CENTENAIRE 14-18 « UNE NATION, UNE LANGUE » ou « UNE LANGUE, UNE NATION » (3e partie)

entre Nation et nationalités
C’est toute l’histoire contemporaine de la Révolution aux deux guerres mondiales que nous allons ainsi survoler. Et dans cette partie voici la Grande Guerre de 14-18.


Ce principe appliqué au XXème siècle : 14-18

Après cette guerre de 1870, on voyait déjà se profiler « la Revanche », la guerre suivante qui était celle où la France voulait libérer cette province annexée contre son gré. Tous les parlementaires d’Alsace-Moselle avaient protesté (en vain) contre cette annexion, représentant ainsi l’opinion presque unanime des Alsaciens-Lorrains qui venaient d’être rattachés à un Etat-Nation auquel ils n’avaient jamais adhéré. Depuis plus de deux siècles (1648) leur destin avait été lié à la France, communauté d’histoire partagée et de destin qui formait une des plus anciennes nations (avec ses différentes langues et coutumes). Une notion de Nation – pluriculturelle et pluriethnique – à l’opposé du principe, issu de la Révolution, de Nation basée sur une seule langue et une seule race.

Les Alsaciens et les Lorrains ont eu l’occasion aussi de protester tout au long de cette occupation de 1871 jusqu’en 1918. Nombreuses ont été les manifestations d’hostilité au nouveau pouvoir impérial, à casque à pointe. Une lutte d’autant plus ferme que le premier ministre Bismarck voulait aussi imposer à l’Alsace – pour la rendre plus servile - son « Kulturkampf » un combat à la fois de persécution du catholicisme (un peu comme pendant la Révolution française) et de germanisation.

La guerre suivante, fille de celle de 1870, ne fut pas seulement franco-allemande mais mondiale (par le jeu des alliances). Les enjeux pour la France étaient de récupérer l’Alsace-Moselle. Pour l’Empire allemand de continuer son expansion pangermaniste, puisque le but était d’occuper d’autres territoires où on parle un dialecte germanique (sans oublier l’aspect économique): en Lorraine, dans le nord de la France. Mais aussi toute une partie de la Belgique (qui n’était indépendante que depuis 80 ans) et l’ensemble des Pays-Bas. Des objectifs de guerre, tout en consolidant ses acquis de 1870, qui développeraient des conquêtes au détriment des populations qui parlaient un dialecte germanique toujours selon ce même principe des nationalités. Un principe qui se répand par des révolutions et aussi par des guerres. Cette fois-ci ce fut une première guerre mondiale. Après quatre ans de guerre qui firent près de 20 millions de morts (militaires et civils), les résultats furent le contraire des espérances de l’Empire allemand.

Elle se termina d’abord par l’effondrement de la Russie avec la Révolution d’Octobre (1917) et l’arrivée au pouvoir des communistes qui mirent fin rapidement à la guerre, (en cédant de nombreuses possessions russes en Europe centrale et de l’est, paix de Brest-Litvosk-1918) afin de consolider sa conquête révolutionnaire (en instaurant la « dictature du prolétariat », les goulags et en luttant contre les Russes blancs) .

Cette Grande Guerre se termina aussi par l’effondrement de l’Autriche et de l’Allemagne (Armistice du 11 Novembre 1918). L’Allemagne y perdra son Empereur mais garda son unité. Le traité de Versailles (1920) - qui va organiser l’Europe et le monde pour l’après-guerre - a conservé l’unité allemande. Les anciens royaumes et principautés qui composaient cet Empire furent définitivement abolis, et leurs souverains prirent le chemin de l’exil. Par contre les traités de Versailles, du Trianon et de St-Germain-en-Laye furent très sévères envers l’Autriche. Le président des États-Unis (un des vainqueurs) ne voyait pas d’un très bon œil cet ensemble autrichien qu’il considérait comme un empire catholique alors que l’empire allemand était protestant et le dérangeait moins à ce niveau-là. Il s’était d’ailleurs rallié, pour une future réorganisation de l’Europe, à ce principe des nationalités (qu’il appelait « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ») dès le 22.01.1917. Le sort de l’Allemagne est alors celé : l’unité préservée (une langue, une Nation) ; et pour l’Autriche: l’éclatement (puisque c’est un empire multi-ethnique (à chaque langue, un Etat-nation). Tout était déjà prédéterminé pour le futur *traité de Versailles *et l’organisation de l’Europe de l’après-guerre. Ce qui explique le refus de ces puissances alliées de paix séparée (en 1917) proposée par l’Empereur d’Autriche Charles Ier. Pour cette paix séparée non suivie d’effet et les dispositions du traité de Versailles, Wilson, le président des Etats-Unis avait reçu le soutien de Clémenceau, le Président du Conseil français. Tous deux anti-catholiques notoires, inspirés et soutenus par la franc-maçonnerie.

La guerre de 14-18 déboucha - après les traités de Versailles et associés, sur la fin de l’Empire autrichien, l’exil du dernier Empereur et l’éclatement de cet empire. Se constituèrent ainsi des républiques avec la Hongrie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie, etc. avec des morceaux de l’empire autrichien qui se regroupèrent pour l’essentiel selon le principe des nationalités, avec « une langue, une Nation ».

Alors que l’optique du Reich allemand dès 1870-71 fut la fusion des régions et des groupes de population. Ce qui aboutissait à un éclatement des Etats voisins pour regrouper (souvent par la force) des régions qui parlaient allemand. L’application de ce principe pour l’Empire autrichien – comme pour certains autres pays - produit un effet centrifuge qui fit éclater l’ Empire et les états multiethniques pour constituer de nouveaux états en fonction de la langue parlée localement. C’est donc un principe révolutionnaire qui vise à faire exploser l’ensemble de l’organisation des états et des empires qui se s’étaient constitués au fil de l’histoire et au rythme des siècles. ** L’empire autrichien** s’était constitué en plus de sept siècles autour de la dynastie des Habsbourg, par mariages et conquêtes. C’était le fruit lent de l’histoire. Mais si on veut faire du passé table rase, on réécrit l’histoire sur de nouvelles bases. Cependant ces nouvelles bases étaient révolutionnaires, puisqu’il a fallu à chaque fois soit des guerres soit des révolutions pour arriver à de nouveaux états et de nouvelles frontières. Au prix du sang : la première guerre mondiale a fait quelque 20 millions de morts à cause de ces principes de nationalités. D’ailleurs le prétexte du déclenchement de cette guerre fut l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche à Sarajevo par un Serbe de Bosnie qui militait pour rattacher sa région (administrée par l’Autriche) à la Serbie au nom de ce principe des nationalités, appelé ici panslavisme (ce qui fut réalisé après le traité de Versailles avec la création de la Yougoslavie).


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