Questions que chacun se pose. D’abord il faut distinguer la joie et le bonheur .

La joie c’est comme une fleur que l’on peut cueillir, jour après jour, sur les chemins de la vie. « A chaque jour suffit sa peine », est-il écrit dans la Bible. Ça veut dire à chaque jour suffit son travail. On pourrait dire aussi à chaque jour suffit sa fleur. La fleur de joie que l’on va pouvoir cueillir va rayonner et faire briller sa journée. Elle exhalera son doux parfum, resplendira de beauté et tout cela donnera une certaine sérénité pour ce jour-là. Si chaque jour on peut cueillir une fleur, l’ensemble de ces fleurs, don de la nature ou de Dieu, don de la Vie formeront un véritable bouquet de bonheur. C’est aussi vers de vraies joies qu’il faut aller. « Duc in altum », va au large. Va vers la joie profonde.

La joie est à distinguer du plaisir. Le plaisir est éphémère, c’est quelque chose qui se prend, c’est quelque chose souvent de matériel, mais – comme le dit la chanson- qui ne dure qu’un instant. Par contre quand on va monter le matin ou le soir au sommet d’une montagne, on pourra y admirer le lever de soleil ou le coucher de soleil c’est un effort que l’on aura fait. Mais c’est une joie simple, une joie durable. Cette excursion que l’on aura faite le week-end, tout au long de la semaine, elle va encore rayonner de sa joie dans nos cœurs. Une bouteille de whisky consommée en discothèque, les vapeurs de l’alcool se seront bien vite dissipées ainsi que le plaisir qui va avec. Le lendemain on aura plus que la gueule de bois et des souvenirs troubles. C’est très différent d’une joie qui est durable. Et ces joies qui sont durables peuvent ainsi se superposer, s’additionner, se collectionner pour faire un véritable bouquet de bonheur. Par la même on trouve équilibre et harmonie. Pour l’esprit et le corps (« mens sana in corpore sano »). Equilibre et harmonie sont les deux pieds du bonheur.

La joie se trouve aussi dans de vraies valeurs : le BEAU, le BIEN, le VRAI. La joie dure, souvent gratuite, don de la nature à l’opposé du plaisir qui n’est qu’un instant, souvent cher ou artificiel. La drogue, la discothèque, les produits de la société de consommation nécessitent de l’argent, voir beaucoup d’argent. La joie c’est du naturel. Un lever de soleil, un jardin fleuri, une amitié partagée. Le plaisir est souvent artificiel à l’opposé du naturel. Ce ne sont pas là des fleurs naturelles, mais des « fleurs du mal », comme disait Baudelaire. Les fleurs de la joie conduisent au bonheur, ces fleurs du mal nous mènent au malheur. Aux lendemains qui déchantent, aux chaînes de l’addiction. Elles ont la séduction du mal, et aussi le parfum vénéneux du mal. Elles ne mènent jamais à ces vraies valeurs que sont le Beau, le Bien, le Vrai ; des valeurs qui élève l’âme et nous mènent sur le chemin du bonheur.

Le Beau que l’on peut déjà contempler dans la nature, à la découverte des montagnes et des vallées, des rivières et des mers, des fleurs et des oiseaux, de toutes les merveilles de la création. Et aussi dans l’art et les constructions des hommes. Une éducation au Beau et à la contemplation de la création est très importante. A l’opposé quand on rencontre des gars de banlieue, vous leur proposez de sortir dans la nature, ils vous répondent : « qu’est-ce que c’est que çà ? ». Ils ne connaissent que le béton. Et le béton c’est bien embêtant quand on y reste tous les jours. Alors qu’à 20 mètres derrière leur cité ils seraient tombés sur une rivière avec des animaux : des oiseaux, des canards sauvages, des ragondins ainsi que de multiples plantes et arbres. Mais çà c’est un endroit où ils ne mettent quasiment jamais les pieds.

A la découverte aussi du Bien. C’est quelque chose que l’on peut expérimenter au quotidien. C’est l’attention aux autres, ce sont des actions humanitaires, c’est l’immersion dans des associations ou dans son établissement scolaire, dans son travail. On découvrira ce qu’est le Bien par la pratique, par l’action. C’est quelque chose qui là aussi élève l’âme. C’est une joie durable qui peut nous faire accéder à ce bonheur.

Troisième valeur qui pave le chemin du bonheur, c’est le Vrai. « La Vérité vous rendra libres », mais aussi joyeux. La Bible depuis plusieurs millénaires nous rappelle cette évidence. La joie va avec la vérité, la tristesse quant à elle va plutôt avec le mensonge.

Des valeurs universelles que les Grecs anciens avaient déjà approfondies. Le Beau que l’on peut contempler, le Bien que l’on peut faire, le Vrai que l’on peut découvrir sont joies que l’on cueille sur le chemin du Bonheur. Qui peut nous mener à la Vie. Et pour ceux qui sont croyants qui peut nous mener également à Dieu. Un esprit sain dans un corps sain, un esprit saint qui nous mène à l’Esprit saint.